CGT French Line Paquebot Normandie - 1937

Couverture du livret "Normandie" de 1937 de la Compagnie Générale Transatlantique - French Line.

Couverture du livret "Normandie" de 1937 de la Compagnie Générale Transatlantique - French Line. GGA Image ID # 12735ac62a

Le livret de 72 pages détaille l'incroyable luxe à bord du paquebot Normandie - la fierté et la joie de vivre de la Compagnie Générale Transatlantique - French Line. Imprimé en France en 1937, il est devenu un article très recherché par les collectionneurs.

Introduction à la Visite de "Normandie"

«MAIS où est le bateau?... je veux voir le bateau», s’écriait un petit garçon émerveillé par le jardin d’hiver, la chambre de jeux, la piscine, la bibliothèque, les halls, les salons immenses qu’on lui faisait visiter tour à tour.

Ce mot charmant résume le paradoxe constitué par ces villes flottantes où tout est combiné pour laisser croire au passager qu’il n’a pas quitté son élément, qu’il vit au milieu des mêmes certitudes, des mêmes oiseaux, des mêmes fleurs, dans une sorte de paradis terrestre où tous ses désirs sont exaucés.

«NORMANDIE» constitue, à cet égard, un tour de force incomparable. Jamais on n’avait montré pareille ardeur à construire un beau rêve, à parachever une si vivante abstraction, pareille générosité à éblouir.

La première de ces générosités fut celle de l’espace. L’espace, si mesuré, d’ordinaire, sur ces mondes clos, ces prisons flottantes où tout, jusqu’au geste, semble devoir être économisé, l’espace, ici, est la plus invraisemblable des richesses.

Pour la première fois la longueur et la capacité du vaisseau ont autorisé l’architecte à jouer avec des proportions qui semblaient interdites aux monstres marins.

C’est surtout par la noblesse de ces proportions que «NORMANDIE» mérite qu’on l’admire. Ici le premier des artistes — on l’oublie trop — c’est l’ingénieur.

C’est celui qui conçut les organes vitaux du navire aussi bien que sa structure externe et permit à ce beau coursier de vaincre toutes les résistances, de battre tous les records.

Peut-être le maximum d’émotion esthétique se trouve-t-il réuni dans les salles des moteurs, des chaudières, des turbo-alternateurs, au centre invisible de l’action, au rendez-vous des forces propulsives. Ici la logique toute nue, l’élimination de tout ornement parasite suffisent à créer du sublime.

Si les embellissements successifs apportés par le décorateur ont une récompense immédiate, grâce au contact permanent qu’ils ont avec le passager, il convient de rendre grâce avant tout à l’architecte, aux architectes chargés de distribuer l’espace au mieux des exigences du corps et de l’esprit.

Oublions un instant les richesses dont on a paré les murs: imaginons ceux-ci dans leur nudité et souvenons-nous des problèmes techniques qu’il a fallu résoudre pour que, dans un univers instable par définition, la matière résiste aux pressions, aux variations les plus diverses, et pour qu’enfin la grâce reste toujours au service de la force.

Un tel paquebot, par l’importance qu’il tint à accorder aux lieux de réception, aux lieux où l’on communie — dans la prière, dans la lecture, dans l’œuvre dramatique comme dans les plaisirs de la table ou du sport — montre qu’il fut imaginé à une époque éminemment sociable pour laquelle une traversée est une émotion collective et je dirais presque une fête.

«NORMANDIE» répondait également aux exigences d’un temps de production facile, d’échanges fiévreux. C’est un enfant de l’âge d’or, ce qui suffit à expliquer qu’on ait versé l’or à foison, comme un symbole, sur les revêtements, les bas-reliefs, les statues, qu’on ait préféré le marbre, l’onyx et les matières les plus rares.

Tandis qu’on parachevait ce palace, de terribles secousses déchiraient le vieux monde: l’or disparaissait de son ciel. C’est pourquoi «NORMANDIE», mis en service en 1935, fait déjà, malgré sa jeunesse, figure de témoin.

Il conserve, en ces heures sombres, une allure triomphale, les grands airs à la fois intimes et somptueux dont on aurait tort de lui faire grief car ils répondent aux désirs mêmes de ceux pour lesquels il fut conçu. Messager de la qualité française, comme l’a si bien dit M. Henri CANGARDEL, trait d’union entre l’Amérique et la France, «NORMANDIE» est surtout destiné à une clientèle étrangère pour qui la vie de relation est l’essentiel et qui tient au superflu presque autant qu’au nécessaire.

Voilà comment ceux qui présidèrent au choix définitif des décorateurs, au choix des matières, ont tenu compte à la fois de leurs préférences et de celles qu’ils prêtaient à leurs passagers.

Un paquebot n’est point un musée, ni même un palais: c’est un instrument de transport en même temps qu’une hôtellerie. La sécurité, le confort, voilà ses premières vertus. Vient ensuite l’art de divertir, d’orner le temps de façon charmante.

Il s’agissait donc bien moins, dans le domaine décoratif, de faire appel aux beautés absolues qu’à la fantaisie du présent. Un grand concours fut établi entre les ensembliers qui, depuis vingt ans, se sont proposé d’embellir nos demeures, d’y faire pénétrer des clartés de tous ordres, d’en chasser tout anachronisme.

Ils furent invités à faire usage de matériaux nouveaux adaptés à des exigences nouvelles. La prudence et le goût du jour réclamant de grandes surfaces sans tentures et sans ornements, on leur permit de corriger, grâce à l’éclat des revêtements, ce qu’une telle conception pouvait avoir de trop austère.

Des peintres, des sculpteurs capables de se plier à des exigences particulières intervinrent à titre d’illustrateurs. Parmi toutes ces innovations il en est sans doute de contestables, mais leur diversité même ne contribue-t-elle pas à donner une image assez complète de ce qu’ont été les préférences d’une époque?

Il n’est que trop vrai que la France, depuis cent ans, est à la poursuite d’un style. Nous restons encore en pleins tâtonnements: l’exposition de 1925 l’a prouvé. Ce fut donc un grand acte de courage de s’adresser à cent chercheurs plutôt que de s’en tenir à de vieilles certitudes et de parodier le passé.

On saura gré à la Compagnie Transatlantique d’avoir mis à la disposition d’une équipe de peintres et de sculpteurs qui réclamaient en vain des murs, de vastes surfaces afin qu’ils se rendent compte eux-mêmes et de ce qu’ils savent et de ce qu’ils ont encore à apprendre.

L’expérience de «NORMANDIE» précède celle de 1937. Elle se heurte aux mêmes difficultés. Mais cette expérience a sa noblesse.

Au lieu de chicaner sur tel détail, admirons ici les réalisations artistiques et techniques qui furent osées, notamment dans le domaine de l’éclairage. Comment ne pas applaudir à des réussites incontestables, comme celles des ferronniers et aux agréments multiples que le paquebot doit à l’emploi des matières de revêtement les plus variées: essences précieuses, verre, marbres, laques, émaux, cuirs, etc...

Encore une fois, ne nous laissons pas hypnotiser par les parties les plus somptueuses de «NORMANDIE». C’est aux parties usuelles qu’il faut revenir, aux cabines mêmes (dans l’agencement desquelles nos décorateurs ont vraiment rivalisé de goût et de fantaisie, multipliant les variations sur un thème semblable), aux coursives, aux bureaux de réception, aux ponts en encorbellement, au décrochement des terrasses, et — comment les oublierait-on? — aux cuisines; à tout ce qui nous satisfait si pleinement par l’économie des moyens, la perfection des réponses apportées à des problèmes précis. Plus cette réponse est simple, plus elle a souvent de mérites.

Il se pourrait bien que l’on découvrît autant de solutions heureuses dans l’aménagement des «Touristes» ou dans les locaux des «troisièmes» que dans les premières classes.

Ce qui prouverait que, même sur un paquebot de grand luxe, comme celui-ci, chacun a droit à sa part de beauté, et que la beauté n’est pas, nécessairement, proportionnelle à la dépense...

Claude ROGER-MARX.

La Conception du Paquebot "Normandie"

La Conception du Paquebot "Normandie."

La Conception du Paquebot "Normandie." GGA Image ID # 1265641a25

Le problème à résoudre était le suivant: construire un navire assez rapide pour assurer un départ par quinzaine du Havre sur New York, alors qu’il fallait auparavant deux paquebots pour tenir cette cadence.

Afin d’y parvenir, la vitesse à réaliser sur les 3.000 milles qui séparent ces deux ports devait atteindre de 28 à 29 nœuds, correspondant à une traversée d’une centaine d’heures qui laisse un battement de quarante-huit heures à chaque tctc de ligne.

MOTEUR, DIMENSIONS ET FORMES DE CARÈNE

Le choix du moteur et de l’appareil évaporatoire fut d’abord fixé. Pour obtenir le maximum de puissance avec le minimum d’encombrement on adopta les chaudières à tube d’eau et on préféra la propulsion électrique à la turbine à engrenages, la première étant plus souple, plus silencieuse et présentant sur la seconde l’avantage considérable de pouvoir utiliser toute la puissance en marche arrière.

Les types de moteur et d’appareil évaporatoire ayant été arrêtés, les dimensions principales du navire furent déterminées. Pour pouvoir maintenir par tous les temps la vitesse imposée par l’horaire prévu, on dut les porter 2313 mètres pour la longueur et à 36 mètres pour la largeur.

Les calculs aussi bien que les essais de modèles effectués aux bassins de Paris et de Hambourg ont conduit à l’adoption de formes de carène très fines, comportant un renflement en bulbe à la partie basse de l’étrave.

Une fois fixées les dimensions et formes de la coque, il restait à dessiner les emménagements intérieurs et les superstructures du navire.

LE PLAN DES EMMÉNAGEMENTS

Le Plan des Emménagements du Paquetbot "Normandie."

Le Plan des Emménagements du Paquetbot "Normandie." GGA Image ID # 1265ac124e

Ce plan est influencé par le principe d’une salle à manger intérieure pour les passagers de première classe, ayant la hauteur de trois entreponts, mais n’occupant, en largeur, que la partie centrale du navire, de manière à ménager entre ses parois et la coque l’espace nécessaire pour loger une coursive longitudinale et une rangée de cabines extérieures.

Cette solution permit d’augmenter considérablement le nombre des cabines extérieures (qui ont la préférence du passager) sans qu’il fût nécessaire, comme on l’avait fait jusqu’alors sur certains navires, de réduire leurs dimensions longitudinales et d’en faire ainsi des sortes de couloirs plus ou moins irréguliers qui aboutissent à un hublot, et où l’ameublement se place comme il peut.

Sans doute une telle salle à manger est privée d’ouvertures donnant sur l’extérieur, mais ceci n’offre guère d’inconvénient si l’on considère que, par le mauvais temps qui règne une grande partie de l’année sur l’Atlantique Nord, ces ouvertures doivent être condamnées, et que, par ailleurs, le «conditionnement de l’air» nécessite la fermeture du local qui en est pourvu. Du reste, le restaurant-grill situé sur les terrasses arrière du navire permet aux passagers qui le désirent de prendre leurs repas dans une pièce dont les larges baies donnent sur la mer.

Etant donné la grande longueur (86 mètres) de cette salle à manger intérieure, on a été amené, pour faciliter le service, à placer la cuisine et l’office non pas sur le même pont, mais immédiatement au-dessous, afin que les garçons puissent par des groupes d’escaliers judicieusement placés, accéder à la partie centrale de la pièce; la distance maximum qu’ils ont ainsi à parcourir est moindre que si l’office était de plain-pied. Pour pouvoir pratiquer à l’intérieur du navire la découpure de ponts nécessaire sans diminuer la solidité de la coque, on a placé la salle à manger sous le pont principal, en conservant intacts au-dessus d’elle deux ponts complets: le pont principal et le pont promenade.

Tant à cause de l’emplacement choisi pour cette vaste pièce que pour éviter de rompre la majestueuse perspective des autres grands locaux communs (théâtre, hall, grand salon, fumoir, restaurant-grill) placés en enfilade sur le pont promenade, les conduits de fumée qui traversent habituellement le centre du navire, ont été dédoublés et ne se rejoignent qu’à la base même des cheminées.

A l’arrière de la salle à manger des ires classes et au même niveau se place celle des «Touristes» et, un pont plus bas, celle des 3" classes, au niveau de la grande cuisine qui alimente les trois classes de passagers.

Les passagers de classe Touriste et de 3e sont en effet logés à l’arrière du navire, ce qui permet de leur assurer un plus grand confort et de mettre à leur disposition des promenades découvertes accessibles en tout temps. L’équipage est logé à l’avant du navire.

Tel est, dans ses très grandes lignes, le plan général des emménagements qui découle logiquement du point de départ choisi.

LE ROLE DES ARCHITECTES DANS L’AMÉNAGEMENT. LA DÉCORATION

Pour l’aménagement général et la fixation des volumes et des proportions des grands locaux communs, les Architectes navals ont fait appel à des Architectes terrestres, désirant les associer, ainsi que nos artistes, à la réussite du paquebot.

En dehors de la répartition équilibrée des volumes et de la fixation harmonieuse des proportions, ils ont apporté leur concours dans l’utilisation pour la décoration de matériaux variés, généralement incombustibles, verre moulé et décoré, staff, marbre, laques, céramiques...

Aux décorateurs fut demandé l’ameublement et l’ornementation des locaux communs. De plus, pour les cabines de ire classe, ces artistes purent donner libre cours à leur talent et à leur fantaisie dans la recherche de la variété.

C’est ainsi que pour la réalisation des quatre principaux types de cabines qui se présentaient, trente-sept projets furent retenus qui permirent, en faisant également varier pour chacun les essences de bois et les coloris des tentures, d’éliminer l’uniformité et la monotonie qui auraient été fastidieuses pour un si grand nombre de cabines.

Une section transversale du paquebot Normandie montrant les ponts.

Une section transversale du paquebot Normandie montrant les ponts comprenant Pont Promenade, Pont Principal, "A" à "G" et le Grande Salon (Classe Cabine), ainsi que la Grande Salle a Manger (Classe Cabine). GGA Image ID # 126623bedc

Ce sont MM. Patout et Pacon qui se sont charges particulièrement de la réalisation de la perspective qui va de la Chapelle, en passant par le grand hall, à la salle à manger de la classe Cabine, ainsi que de la piscine. MM. Bouwens de Boijcn et Expert ont réalisé au pont supérieur l’autre succession de pièces: théâtre, galerie-salon, grand salon, fumoir, grill ainsi que le jardin d’hiver.

FORMES EXTÉRIEURES DU NAVIRE

Ce qui caractérise l’aspect extérieur de «NORMANDIE», c’est son étrave incurvée, son arrière arrondi en forme de «cuiller», sa plage avant en dos de tortue, nette de tous apparaux, et séparée par un imposant brise-lames du pont qui la suit, la ligne élégante de ses ponts supérieurs qui s’achèvent vers l’arriére en une série de terrasses arrondies harmonieusement étagées, ses trois robustes cheminées aérodynamiques de hauteur décroissante, sa fine mâture joliment inclinée, ses ponts découverts complètement dégagés par l’absence totale de manches à air et, sauf les deux grues placées à l’avant, d’engins de chargement.

Par une innovation hardie, tous les appareils de mouillage et de manœuvre ont été abrités sous des ponts couverts, de telle sorte que nul mouvement d’hommes n’est visible, comme sur les autres navires, pendant l’appareillage ou l’accostage de l’immense paquebot.

Plus besoin de cirés ou de suroîts: les marins travaillent à l’abri de la pluie et de la neige, au commandement de l’officier qui, de son poste, voit seul ce qui se passe au dehors. Le souci de mieux protéger les hommes et le matériel a ainsi conduit à rendre plus nettes et plus élégantes certaines formes extérieures.

Ce sont également des nécessités pratiques — (dédoublement des conduits de fumée, moindre résistance à l’avancement) — conjuguées avec des préoccupations d’ordre esthétique, qui ont déterminé la forme des cheminées, et leur nombre aussi: la troisième, en effet, est postiche, mais elle fait équilibre aux deux autres qui, érigées sur l’avant du navire, offrent une grande surface au vent; elle abrite divers appareils et complète harmonieusement la silhouette du navire.

Heureux résultats de la collaboration de l’ingenieur, de l’architecte et du peintre de marine.

MISE AU POINT DÉFINITIVE

L’attention des constructeurs de «NORMANDIE» s’est sans cesse appliquée aux considérations de vitesse et d’endurance, de défense contre la mer, de solidité, de poids, de stabilité, de confort des passagers.

Le problème des trépidations pour lequel on manquait d’expérience fut résolu, après la mise en service, d’une manière parfaite grâce aux modifications apportées aux ailerons, à des renforcements et à la substitution de quatre hélices à quatre ailes à celles utilisées au cours de la première année et qui n’en comportaient que trois.

Depuis cette mise au point, «NORMANDIE» est, malgré sa grande vitesse, exempt de trépidations. Sa manœuvre est remarquable et sa tenue à la mer s’est révélée excellente par les gros temps d’hiver.

La conception hardie de «NORMANDIE», navire délibérément moderne, sa construction et sa mise au point parfaites font de ce paquebot un chef-d’œuvre de la science, de la technique et de l’art français.

Trois Vues du Paquebot "Normandie" en mer.

Trois Vues du Paquebot "Normandie" en mer. GGA Image ID # 12667797a7

QUELQUES DATES ET QUELQUES CHIFFRES

La Normandie par Jan Auvigne.

La Normandie par Jan Auvigne. GGA Image ID # 1266827ef9

Mis en chantier le 26 janvier 1931 aux Ateliers et Chantier de PENHOET, «NORMANDIE» fut lancé le 29 octobre 1932.

Il accomplit son premier voyage du 29 mai au 12 juin 1935 et reçut un accueil triomphal à New York après avoir conquis une première fois le RUBAN BLEU.

  • Tonnage (jauge brute) 83.423 Tx
  • Puissance 160.000 CV
  • Longueur 313 m. 75
  • Creux 28 m.
  • Largeur 36 m. 40
  • Tirant d’eau 11 m. 16

«NORMANDIE» détient, en plus du record mondial de la vitesse moyenne annuelle des traversées de l’Atlantique Nord, les records suivants:

  • Record du RUBAN BLEU 31 nœuds 20
  • Record de la meilleure traversée sens Est-Ouest 30 nœuds 58
  • Record du plus grand nombre de milles parcourus dans
    la journée 781 milles
  • Record de la meilleure moyenne journalière 31 nœuds 65

Plus de 3.000 personnes vivent à bord de «NORMANDIE»:

PASSAGERS

  • Classe «Cabine» 750
  • Classe «Touriste» 625
  • 3èmes Classes 340

Nombre total de passagers 1.715

ÉQUIPAGE

  • État-Major “ Pont ” 13
  • État-Major “ Machine ” 27
  • État-Major “ Civil ” 16
  • Services “Pont” 113
  • Services “ Machine ” 252

Services “Civil” :

  • Vivres 51
  • Cuisines 136
  • Salle à manger 194
  • Réception 30
  • Salons-Cabines 300
  • Divers 215

Nombre total de équipage 1.347

LA NORMANDIE

Souvenirs et Monuments de cette Province ayant inspiré la décoration du paquebot, quelques notes d9histoire précéderont utilement sa visite.

C’est au IXe siècle que cette opulente contrée tomba aux mains de pirates venus de Scandinaviey dans leurs drakkars, avec leurs familles. Ils s’y installèrent, livrèrent des combats et obtinrent du Roi de France que ces terres leur fussent cédées.

Mais un miracle bien français s'opéra: le conquérant fut assimilé par sa conquête. Une population paisible, aux mœurs sédentaires, d'origine belge, celtique ou latine, habitait cette région: les sangs se mêlèrent ; les rudes hommes du Nord acclimatés dépouillèrent leur barbarie, se firent chrétiens et adoptèrent la langue du pays.

Leur caractère conquérant ne disparut pas toutefois et précipita encore les Chevaliers Normands dans des aventures lointaines: ils fondirent un royaume dans l'Italie Méridionale et en Sicile, conquirent l'Angleterre que la victoire d'Hastings livra en 1066 à Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et Roi d'Angleterre, participèrent aux Croisades et aux expéditions maritimes.

Nos marins d'aujourd'hui continuent fièrement à travers les siècles la tradition léguée par leurs ancêtres les Vikings, «les Rois de la Mer» et leurs héritiers les découvreurs aventureux.

L'Histoire de la Normandie reste inscrite dans ses pierres d'une qualité bien rare. Car au charme de ses vallées fertiles — au creux desquelles vivent intensément les cités industrielles et commerçantes, — à la grâce rustique de ses paysages, forêts ou plantureuses prairies nourrissant une agriculture opulente, les Normands ont ajouté la splendeur d'une incomparable parure artistique.

Son sol porte une innombrable collection de châteaux anciens, de vieux logis, d'églises et de monumeuts, enfin des cités qui gardent la tradition de l'art et des lettres qu'illustrèrent des noms immortels — luxe d'une province heureuse au génie multiple.

Le Hall

Le Hall Sociale de Première Classe.

Le Hall Sociale de Première Classe. GGA Image ID # 1266c2e600

Partons pour NEW YORK...

Par la porte ouverte dans son flanc, nous pénétrons dans le navire et nous nous trouvons dans un palais. Un hall immense d’une agréable couleur ambrée nous accueille.

Revêtues d’onyx d’Algérie, rehaussées de ferrures en cuivre patiné et doré, les parois prennent toute leur valeur entre le sol, revêtu de noir et de bleu sombre, et le plafonnier très lumineux que constituent, comme des poutres barrant le hall sur toute sa largeur, deux groupes de trois éléments de verre moulé.

Quatre ascenseurs aux cages gainées de bronze doré relient les sept étages du navire à cette place centrale où convergent également des escaliers.

C’est là que vos amis vous accompagneront dans le brouhaha des arrivées et des départs. Vous y passerez pour descendre dans la salle à manger, dont une porte monumentale vous sépare, ou pour vous rendre à la chapelle, de l’autre côté vers l’avant.

Remarquez sur le premier palier d’un escalier monumental, le panneau qui ferme le hall, et porte sous les traits du «CHEVALIER NORMAND» le symbole de la Normandie.

Le Hall a la hauteur de deux entreponts et demi, et l’on aperçoit de chaque côté les coursives des ponts C, B et A. A l’étage intermédiaire, vous trouverez les bureaux des Commissaires, maîtres de maison souriants, le Bureau de Renseignements avec son personnel de réception attentif et discret, les vitrines bien parisiennes du «Bon Marché», le salon du Coiffeur, celui de la Fleuriste, le Bureau du Tourisme et des Chemins de fer.

«LE CHEVALIER NORMAND» DE SCHMIED

Une Peinture "Le Chevalier Normand" of Schmied.

La Grande Tapisserie "Le Chevalier Normand" of Schmied. GGA Image ID # 1266ceb5e5

a Grande Tapisserie dans le Hall Sociale.

La Grande Tapisserie dans le Hall Sociale. GGA Image ID # 1266de8d17

Le remarquable panneau d’émaux cloisonnés en champlcvé réalisé par M. Schmied «Le Chevalier Normand», est la première pièce d’émail monumental et le premier type de cette technique ayant pour base la gravure.

L’artiste a conçu l’idée de figurer un Chevalier Normand, officier anonyme de Guillaume le Conquérant, sans toutefois le situer dans un site normand, afin de lui conserver son grand caractère légendaire. Il a laissé libre cours à son imagination, cherchant à dégager surtout du rythme de l’ensemble un sentiment de tranquillité et de noblesse.

Pour le costume, l’auteur s’est inspiré de la merveilleuse tapisserie de Bayeux.

M. SCHMIED fut amené à faire un rapprochement entre ses gravures sur bois et le relief obtenu par les fontes de fer de Baudin. Une longue étude permit la création d’un atelier destiné à la fabrication d’émaux monumentaux.

Les plaques de bois gravées par l’artiste, transposées en fonte de fer, donnaient en effet tous les éléments de la technique de l’émail «champlevé», lequel consiste à creuser dans le métal des alvéoles ou compartiments destinés à recevoir et retenir les poudres d’émaux solidifiées ensuite par une cuisson à mille degrés.

En traitant sa gravure avec la plus grande liberté, l’artiste obtint des effets picturaux d’une grande préciosité. Même vibration que dans la tapisserie tissée, avec une plus grande intensité de couleur et la faculté de concevoir sans limite de dimension en bravant toutes les intempéries et toutes les variations climatériques.

La grande tapisserie d’extérieur était créée.

La Porte de Subes de la Salle Sociale.

La Porte de Subes de la Salle Sociale. GGA Image ID # 12672b5a7a

LA PORTE DE SUBES

Une porte monumentale de 6 mètres de haut en bronze patiné vert antique ouvre sur la salle à manger. Elle a pour auteur M. Subes. Elle est ornée, sur une face, de io cabochons circulaires en exergue, dorés, représentant les villes normandes: Le Havre, Alençon, Lisieux, Saint-Lô, Cherbourg, Falaise, Rouen, Caen, Evreux, Dieppe.

L’autre face est dorée. Elle porte une résille où s’inscrivent alternativement une coquille et un groupe de trois signes, symboles de la mer.

Gros Plan de la Porte des Cubes.

Gros Plan de la Porte de Subes. GGA Image ID # 12679d5aa7

LA SALLE A MANGER

Dans Taxe du navire et faisant suite au hall s’étend la perspective lumineuse de la salle à manger monumentale qu’on a pu comparer pour ses dimensions à la Galerie des Glaces de Versailles.

Que d’air et de lumière, de beauté et de fraîcheur dans cette salle aux proportions si harmonieuses! Le reflet d’or bruni du plafond à caissons,le ruissellement mauve qui sourd des parois de verre moulé, la clarté des appliques et l’éclat des pots à feu contribuent à créer une atmosphère brillante, qui baigne merveilleusement les 241 tables fleuries, parées de l’élégance de 700 convives et du scintillement des cristaux.

Huit petites salles à manger particulières s’ouvrent de chaque côté. Elles ont chacune leur caractère.

Alternant avec les éléments de verre des parois, des marbres de brèche sanguine encadrent quatre bas-reliefs en staff doré évoquant les ressources et les activités diverses de la Normandie, qui ornent les parties plus étroites. Cette salle se termine par la salle moins haute des banquets qui, en proportion, semble petite malgré ses 72 places.

Statue Menant à l'Entrée de la Salle à Manger.

Statue Menant à l'Entrée de la Salle à Manger. GGA Image ID # 1267e2ad8b

Quelques chiffres. — Illustrons le caractère monumental de cette salle à manger par quelques chiffres.

Ses dimensions sont de 86 mètres pour la longueur, 8 m. 50 pour la hauteur, 1.100 mètres carrés pour la superficie.

Le poids des éléments de verre qui constituent les parois s’élève à 60 tonnes, auxquelles il faut ajouter 25 tonnes d’armatures métalliques.

135.000 bougies diffusent à profusion leur éclairage.

Le volume de cette salle admirablement aérée est de plus de 6.000 mètres cubes. L’air conditionné qui la ventile arrive par des gaines de ventilation, dues à la maison CARRIER et dissimulées dans les caissons du plafond.

Les parois, les luminaires. — La volonté des architectes fut d’employer de nouveaux matériaux donnant toute sécurité du point de vue de l’incombustibilité. Ils adoptèrent le verre sous forme de dalles moulées, gravées, ciselées et rendues légèrement scintillantes par un fond métallique. L’aspect en est chatoyant. Les murs sont ruisselants de lumière sans être luminescents, grâce aux revêtements muraux de M. LABOURET.

Au cours de longues recherches, cet artiste songea, devant la fragilité du vitrail, à employer le verre plus épais et à le cloisonner en ciment. Mais ce verre d’épaisseur égale est monotone: pour le faire vivre, il l’éclate au marteau et obtient ainsi mille facettes qui scintillent - technique entièrement nouvelle.

Pour les éléments luminaires, les architectes se sont adressés à M. LALIQUE, poète du verre qui conçut des appliques monumentales de 5 mètres de haut et des pots à feu de 3 mètres, d’où la lumière irradie. Ici, le verre traité par LALIQUE est moulé ou pressé.

De cette façon, des points de repère fixes mais variés viennent appuyer l’ordonnance architecturale et décorative, en même temps qu’ils donnent à l’œil comme à l’esprit une impression d’ordre indispensable.

La Salle à Manger de Première Classe.

La Salle à Manger de Première Classe. GGA Image ID # 1268116efa

Les quatre bas-reliefs. — Ces bas-reliefs, aux dimensions inusitées, ont été réalisés en stuc doré pour rester en harmonie avec la salle et pouvoir affronter avec succès l’épreuve de la lumière répandue à profusion.

Ces quatre bas-reliefs étant confiés à quatre statuaires, un premier problème se posait: assurer une unité suffisante pour éviter des désaccords dans l’ensemble.

Après des études préalables, les sculpteurs intéressés ont adopté le parti suivant: un groupe de deux grandes figures debout constitue le centre de chaque sujet, toute liberté étant laissée à chaque artiste pour le choix des attitudes et du style du groupe central ainsi que pour la composition générale.

M. DELAMARE retrace les Arts et Monuments régionaux.

C’est par de grands personnages que l’artiste a exprimé l’Art en Normandie et scs principales époques. Ses figures symbolisant l’art roman, l’art gothique, la Renaissance et le XVIIIe siècle, sont évocatrices, sans réminiscences précises. Toutefois, la première soutient l’Abbaye aux Hommes de Caen, la seconde la Cathédrale gothique de Rouen. Quant à la figure de femme rappelant l’Art Renaissant, elle s’appuie sur un fragment de l’Autel Bourgthcroulde de Rouen, dont le centre est constitué par le porc-épic de Louis XII.

A droite et en bas, les armes de la Normandie soutenues par un lion héraldique.

Au sommet du bas-relief, Saint Michel terrassant le Dragon — éléments décoratifs très riches, mettant en valeur la dorure et justifiés du point de vue historique par le choix de Saint Michel, patron de la Normandie et de Rollon, qui consacra le «Mont».

Enfin, tout en haut, à droite, deux cavaliers, Guillaume le Conquérant et l’un de scs compagnons, l’inscription «Marc Transivit», le drakkar des Vikings, trois éléments tirés de la célèbre Tapisserie de Bayeux.

Diverses figures de plus petites dimensions complètent la composition. Les industries et arts régionaux sont évoqués par trois personnages: les dinandiers, dont la petite ville de Villedieu abrite le traditionnel travail du cuivre, les faïenciers, les drapiers d’Elbeuf.

Le bas-relief est entièrement doré à la feuille sur une assiette d’un beau rouge.

En face, le bas-relief de M. Léon Drivicr: les Sports et les Jeux.

Les deux athlètes du centre disent dans leur rythme de détente la joie qui anime un organisme sain dont le sport a développé l’architecture vivante et puissante. Avec l’athlète couché, placé au-dessous d’eux, ils symbolisent l’élément classique de la composition à laquelle ils servent de point d’appui.

Le joueur de polo, les deux danseuses au-dessus, le groupe des femmes du canot, à gauche, apportent au contraire le contraste de l’action poussée jusqu’au lyrisme des formes.

L’énergie du cavalier et de son cheval tout contracté dans un arrêt subit, l’accent tendu et les lignes affirmées qui traduisent cette énergie s’opposent aux formes alanguies et pleines des danseuses, tandis que la grâce des femmes du canot exprime la vigueur exigée par le sport.

Des branchages de pommiers, des mouvements et des éclaboussures de vagues, répartis çà et là créent synthétiquement l’ambiance. Dans le cadre ainsi organisé, l’artiste a voulu représenter plastiquement un aspect de la vie moderne.

Le bas-relief de M. Pierre Poisson représente la Normandie Maritime.

L’artiste n’a pas hésité à user du langage allégorique. C’est la vie multiple de l’Océan, symbolisée par certaines divinités ou par des natures mortes. Les perso nnages ne font que des gestes de contentement. L’abondance est partout; Vénus rad.ieuse. Mercure empressé commandent l’action que les autres exécutent en se jouant.

L’artiste a voulu aussi l’équilibre, la variété dans la symétrie, et, partout, un rythme général qui passe des figures aux draperies, aux divinités, aux vagues.
Le quatrième bas-relief représente la Normandie Terrienne.

L’artiste, M. Pommier, s’est inspiré des pâturages et des vergers normands, des beaux animaux et des arbres chargés de pommes. Au centre de sa composition, il a planté le pommier si caractéristique; d’autres arbres, aux angles supérieurs et inférieurs, imposent la vision du verger; à côté, les gerbes s’amoncellent. Les personnages vivent en fonction de la Terre Normande.

Nature, hommes, animaux: c’est avec eux que l’artiste a voulu composer un chant en l’honneur de la Normandie, de ses richesses, de sa beauté.

La statue monumentale de M. Dcjean, qui surplombe la table du Commandant, symbolise l’accueil pacifique de la France. Cette verticale était nécessaire pour dominer la partie basse des tables et des sièges.

LES PETITES SALLES A MANGER

Huit peintres ont donné leur cachet particulier à chacune d’elles.

Madame Chantaud-Chabas a consacré quatre peintures de tons vifs et gais aux grands produits normands: le Cidre, le Lait, les Moissons et la Pêche.

M. Degallaix a symbolisé le Printemps.

M. Léopold Lévy a évoqué l’Été.

M. Gaboriaud s’est inspiré des scènes d’Automne.

M. Mehcut dont le sujet était l’Hiver, a peint la forêt de France en hiver peuplée de ses animaux.

M. de la Nezière a représenté en camaïeu très chaud des monuments célèbres: le Château Renaissance de Fontaine Henri, près de Caen ; le Château Gaillard, du Moyen Age ; la Cathédrale de Bayeux, et, enfin, la Basilique Romane de Jumièges.

M. Edy Legrand a pris pour thème la Moisson, la Ferme Normande, la Mer, le Verger.

M. Bouchaud a représenté les fruits exotiques, les oranges portées par des femmes marocaines, les noix de coco cueillies par des Indo-Chinois, les dattes dont des Kabyles assurent la cueillette, les bananes en régimes dont sont chargées des femmes de couleur.

LA SALLE A MANGER DES BANQUETS

Dans cette salle aux tons vieux rose, l’éclairage indirect met en valeur le plafond de M. d’Espagnat aux tonalités blondes: la Danse, la Musique, les Fleurs et les Fruits sont évoqués par des figures de femmes et d’enfants.

Les plafonds des alvéoles ont été confiés à M. Picard le Doux, peints en camaïeu sanguine, blanc et rehaussé d’or: des attributs normands, des astres.

La niche du fond est un magnifique bas-relief dû à Janniot. Le sujet choisi par l’artiste est le suivant: la Normandie dans l’éclat de son histoire étend, des bords de la Seine aux rivages de la mer, la richesse et la beauté de son sol.

La Normandie est représentée sous les traits de Pomone et assise dans son écusson aux couleurs des anciens ducs d’Angleterre. Cette figure relie la Seine à la Manche. Au centre et en-dessous, les trois figures principales symbolisent le pays de Bray, le pays de Caux, le pays d’Auge.

La Normandie par JANNOIT.

La Normandie par JANNOIT. GGA Image ID # 1268157b09

LA CHAPELLE

La Chapelle - l'Enseigne du Chevalier Normand a Été Effacée.

La Chapelle - l'Enseigne du Chevalier Normand a Été Effacée. GGA Image ID # 12681c15de

Le panneau du Chevalier Normand vient de s’effacer. Un autel au style sobre brille dans la pénombre de la Chapelle, dont la voûte mi-cylindrique et les soutiens semblent tisses de motifs aux tons bleus et violets.

Dans l’ombre des bas-côtés, couverts de marbre noir des Pyrénées, quatorze panneaux marquent le Chemin de Croix. Partout figurent les quatre éléments de l’iconographie chrétienne: épi, vigne, rose et palme.

L’atmosphère est bien celle d’une chapelle très recueillie, très lointaine du monde brillant et favorable à la prière et à la méditation.

Sculptures dans la Chapelle.

Sculptures dans la Chapelle. GGA Image ID # 126852f376

La décoration de la Chapelle est de M. Voguet. L’autel, les candélabres, la tribune de l’orgue sont de MM. Martel, les stalles de Leglas Maurice et Jamin.
Les admirables figures stylisées du Chemin de Croix ont été sculptées dans un bois de palissandre foncé par M. Le Bourgeois.

Un Chemin de Croix, au strict point de vue liturgique, est une série de quatorze croix de bois, obligatoirement au nombre de quatorze et nécessairement de bois.

C’est ce qu’a voulu réaliser l’artiste. La forme générale de l’ensemble est constituée par les croix; les personnages viennent simplement en avant rappeler l’action attachée à chaque station.

Seule la figure du Christ est de vaste échelle. Chaque fois qu’il est possible, une grande figure alterne avec une composition décorative.

Fendant les Offices du culte Réformé l’autel et les stations du Chemin de Croix sont masqués; une chaire et deux candélabres sont installés sur les marches.

La Troisième à la Quatorzième Stations de la Chapelle.

La Troisième à la Quatorzième Stations de la Chapelle. GGA Image ID # 1268815900

La Tribune d'Orgues.

La Tribune d'Orgues. GGA Image ID # 1268cc460a

LA SALLE DE SPECTACLES

Le Théâtre sur la Normandie.

Le Théâtre sur la Normandie. GGA Image ID # 12691173bc

Du Hall nous sommes montés à l’étage du Pont Promenade. C’est ici que la vie mondaine trouve son décor le plus brillant dans cette enfilade de pièces de réception qui, du Théâtre, placé sous la première cheminée, suit l’axe du navire en traversant la Galerie Salon, le Grand Salon et le Fumoir, pour aboutir au Café-Grill dont les baies immenses ouvrent sur la mer — cet ensemble étant ceinturé par le Pont Promenade.

Le Théâtre aux claires tonalités d’argent peut abriter plus de quatre cents spectateurs; il est équipé de façon très moderne et son acoustique est parfaite. Sur la scène, dotée d’une machinerie complète, un écran est installé l’après-midi qui permet de donner de 14 h. 30 à 19 heures un spectacle continu de cinéma.

Film Montrant dans le Théâtre sur la Normandie.

Film Montrant dans le Théâtre sur la Normandie. GGA Image ID # 12692301c2

C’est ainsi que de nombreux américains peuvent connaître l’art dramatique et le cinéma français, tant pendant la traversée qu’à New York au cours de galas. «NORMANDIE» mérite donc encore ici le nom de «paquebot ambassadeur».

LE HALL SUPÉRIEUR

Vue de le Hall Supérieure de Première Classe

Vue de le Hall Supérieure de Première Classe. GGA Image ID # 12696d077d

Une fois franchi le seuil de la Salle de Spectacles, que ferme une grille de M. Subes, la foule traverse le «Hall Supérieur» que décorent quatre bas-reliefs, taillés par M. Saupique dans la pierre, puis elle s’écoule dans la Galerie-Salon.

LES BAS-RELIEFS DE M. SAUPIQUE

La Déesse Freia et les Drakkars, Bas-Reliefs de SAUPIQUE.

La Déesse Freia et les Drakkars, Bas-Reliefs de SAUPIQUE. GGA Image ID # 12697f44fc

Le Dieu Odin dans la Tempête, Bas-Reliefs de SAUPIQUE.

Le Dieu Odin dans la Tempête, Bas-Reliefs de SAUPIQUE. GGA Image ID # 126a5897d5

Le thème général des bas-reliefs deM. Saupique est la Normandie Alaritime légendaire D'un côté c’est l’évocation de la mythologie des Vikings: Odin sur son cheval des tempêtes entraîne vers l’aventure deux drakkars secoués par une mer démontée.

Au premier plan un grand albatros déploie ses ailes. Une Walkyrie, la torche à la main, survole une flottile de drakkars remontant à la rame une rivière.

De l’autre côté c’est le souvenir des Sagas des conquêtes normandes. Les compagnons d’Erik le Rouge, couverts de peaux de bêtes, atteignent la région des icebergs.

Au premier plan un ours blanc menaçant et un cachalot. L’auteur a voulu exprimer la poésie de la mer et de l’aventure dans une atmosphère primitive et sauvage. L’impression de profondeur a été étudiée par des plans successifs, dont les premiers sont presque grandeur nature.

LA GALERIE SALON

Cette galerie qui conduit au Salon est ornée de deux panneaux marouflés de M. Ducos de La Haille, et de quatre bas-reliefs de M. Bouchard. Elle est éclairée par huit vases d’albâtre de Bagués portés par de minces colonnes de stuc.

LES COMPOSITIONS DE M. DUCOS DE LA HAILLE

Dans la «Conquête Normande» on voit le glorieux Viking Rollon s’élancer à la conquête de la Normandie. Frigga, déesse de la nature et des fruits, épouse divine d’Odin, le dirige et protège les héros. Au loin, dans l’estuaire de la Seine, les rapides drakkars pénètrent en nombre.

«La paix Normande» fait s’épanouir la riche province entre les arbres et parmi les fleurs de pommiers. Sur son rocher, Saint-Michel-au-Péril-de-la-Mer domine Jumièges ainsi que l’Abbaye aux Hommes, l’Abbaye aux Dames et la Madeleine, témoins des temps écoulés et des civilisations acceptées par les paysans opulents et joyeux. Des chevaux paissent les herbages et la flotte guerroyante des drakkars a fait place à la flottille légère et pacifique des pêcheurs normands.

LES BAS-RELIEFS DE M. BOUCHARD

Ces bas-reliefs de plus de deux mètres carrés, en pierre de Cruchand, sont placés dans des cadres en fer et soutenus par des joints élastiques.
Le Commerce est symbolisé sous la forme de jeunes femmes faisant des échanges. L’une d’elles présente des draperies — tandis que des dockers entassent des balles de coton.

Les deux autres représentent «la Pêche Normande» et «l’Élevage Normand».

Enfin le quatrième bas-relief montre d’un côté une ouvrière d’Alençon exécutant à l’aiguille le point de dentelle célèbre. En face d’elle, une femme voilée tient dans sa main le modèle de la célèbre église de Saint-Etienne à Caen.

Tout le fond de la composition est décoré de silhouettes architecturales évoquant des monuments du style Roman Normand. De gauche à droite: le Mont Saint-Michel, Saint-Martin de Bor- chenville, l’Abbaye de Jumièges et le Château Gaillard des Andelys.

Dans la Galerie Salon

Dans la Galerie Salon: deux bas-reliefs de BOUCHARD l’Élevage normand (au ier plan) et le Commerce. au centre: la Conquête normande composition de DUCOS DE LA HAILLE. GGA Image ID # 126a787a27

LE GRAND SALON

Le Grand Salon de Première Classe.

Le Grand Salon de Première Classe. GGA Image ID # 126a9fb4ff

Le Grand Salon est immense et lumineux, coloré vivement: colonnes et laques d’or — glaces dorées, argentées et brunies — soieries, tapisseries et tapis où dominent un rouge légèrement orangé, un gris chaud, un jaune légèrement verdâtre, harmonisent leurs tons éclatants tandis que des soieries drapent légèrement les fenêtres donnant sur la mer.

Ses dimensions imposantes permettent, comme celles de tous les locaux communs du paquebot, d’accueillir à la fois tous les passagers. Sa surface atteint 700 m2 et sa hauteur 9 m. 50.

Les parois sont de glaces décorées, sur lesquelles or, argent, platine et palladium tracent des figures immenses dessinées par le maître verrier Champigneules d’après les cartons de M. Dupas qui a également sculpté dans la laque dorée une porte monumentale que l’on peut dissimuler.

M. Gaudissard a dessiné, pour Aubusson, des meubles et ce tapis aux couleurs éclatantes, qui recouvre une piste de danse de 80 m2, reconstitution fidèle de la parque- terie de la Salle du Trône de Fontainebleau.

L’éclairage est assuré par des appliques murales, et par quatre grands lampadaires en verre moulé. Des projecteurs, cachés dans des vases artistiques, éclairent la coupole d’un plafond sans surcharge.

Vers la Galerie Salon et le Hall Supérieur.

Vers la Galerie Salon et le Hall Supérieur. GGA Image ID # 126ab1dd00

Deux petits Salons donnent sur le Grand Salon: l’un est réservé aux dames et s’orne de meubles de Ruhlmann et de panneaux peints de MM. Graux et Prunier; l’autre est réservé à la correspondance et à la bibliothèque.

Les panneaux de M. Dupas, en glaces décorées, évoquent les époques différentes de la navigation et leurs architectures navales, la mer et ses Dieux, les Nuages, Europe, la naissance d’Aphrodite, les Chars de Thétis et de Poseidon. Ils mesurent 6 m. 50 de hauteur sur 15 mètres de largeur.

M. Dupas a traité en bas-reliefs sur laque la grande porte coulissante, percée de deux portes plus petites. Une rose des vents, sur un fond de vagues, sert de centre à sa composition qui représente les vents et les chars de l’Aurore et de la Nuit.

Le tapis aux points noués, le plus grand qui ait jamais été exécuté, mesure 8 mètres sur 12 mètres, et pèse 450 kgs. Dix ouvriers nouèrent durant trois mois ses huit millions de points.

Pour les huit fenêtres hautes de 6 mètres, les soieries de Jean Beaumont au dessin harmonieux ont pour motif des grappes de glycines cerise sur un fond de satin blanc ; les rideaux, de 500 mètres carrés au total, ont été tissés par la maison Cornille.

On remarquera les panneaux des petits salons.

M. Ballande a brossé une vue d’Etretat prise du haut de ses falaises.

La toile de M. Graux est inspirée par la Vallée basse de la Seine.

Un panneau de céramique, réalisé à la Manufacture Nationale de Sèvres par M. Prunier, évoque la légende du Mascaret, cette barre de la Seine luttant contre les flots de la mer remontant loin dans les terres. M. Jean Beaumont a montré la rencontre de la Seine et de Neptune qu’accompagne la nymphe Heva, qui repose sous le Cap de la Hève.

Vue du Coin du Galerie Salon.

Vue du Coin du Galerie Salon. GGA Image ID # 126ac9eb60

Vers la Grande Descente et Le Grill.

Vers la Grande Descente et Le Grill. GGA Image ID # 126ae2c5ae

Détail d’un Panneau de DUPAS.

Détail d’un Panneau de DUPAS. GGA Image ID # 126aede3c6

LE FUMOIR

Chambre Fumoir de Première Classe.

Chambre Fumoir de Première Classe. GGA Image ID # 126bf284b7

L’élégant fumoir est célèbre par le revêtement splendide de ses parois entièrement recouvertes par M. Dunand de panneaux en laque de Coromandel.

Cet artisan a réalisé un chef-d’œuvre de patience et de perfection en sculptant «les Jeux et les Joies de l’Humanité», «le Sport», «la Pêche et la Chasse», «la Conquête du Cheval», «les Vendanges» et «la Danse». Une laque de feuilles d’or laisse transparaître les laques de tonalités brunes ; le relief de ces panneaux est très vif.

Le Fumoir reçoit sa lumière de grandes baies donnant sur le Pont Promenade et sur celui des embarcations.

Le plafond qui est en staff porte une décoration lumineuse. Les parties latérales sont éclairées par des projecteurs fixés dans des vases décoratifs d’albâtre surmontant des meubles fixes- formant banquettes. De grandes appliques lumineuses sont placées dans des niches sur le pourtour.

L’ameublement comprend en outre des tables, de grands fauteuils confortables et des sièges plus légers, le tout recouvert de maroquin brun.
Un escalier monumental, qui semble doré par un soleil couchant, conduit au Grill. En haut, une statue, belle œuvre de M. Baudry, représente «La Normandie» appuyée sur un pommier. De ce point, la vue s’étend ininterrompue sur no mètres jusqu’à la scène du Théâtre.

La Conquête du Cheval.

La Conquête du Cheval. GGA Image ID # 126c1a8fee

Les Vendanges.

Les Vendanges. GGA Image ID # 126c72d1af

Un Coin du Fumoir et l’Entrée du Grand Salon.

Un Coin du Fumoir et l’Entrée du Grand Salon. GGA Image ID # 126cfc2239

LES LAQUES DE M. DUNAND

Ses quatre panneaux mesurent chacun 6 mètres de haut sur 6 mètres de large et la grande porte 6 mètres sur 8.

Us sont constitués par l’assemblage, évidemment très délicat, de blocs de laque juxtaposés qu’on a laissés indépendants pour leur permettre de suivre les jeux du navire. Chacun est serti dans un cadre de cuivre jaune qui est accroché à une armature métallique. Mille soixante dix-huit blocs, dont quinze tout au plus sont identiques, ont été réalisés aux dimensions voulues.

M. Dunand a lui-même sculpté toutes les figures à la gouge et à la râpe, en bas- relief dans le fond plat de chaque élément. Cette sculpture rappelle les bas-reliefs égyptiens par sa technique, partie — rappelons-le — de la gravure sur cuivre.

Les motifs ont été enduits de différentes laques de couleurs vives, et l’or en feuilles appliqué sur la dernière couche fraîche. Celle-ci une fois durcie, l’or a été usé au charbon de bois en poudre pour obtenir des transparences plus ou moins grandes.

La Grande Descente, le Fumoir et le Salon.

La Grande Descente, le Fumoir et le Salon. GGA Image ID # 126d1b865e

LE GRILL

La Discothèque Grill et Lieu de Rassemblement.

La Discothèque Grill et Lieu de Rassemblement. GGA Image ID # 126d1fc448

Le gai rendez-vous des passagers, le «night Club» est ce grill dont les baies immenses s’ouvrent sur la mer. Sa décoration est en peau de porc vernie. Une vaste arabesque et des bandes radiales fixées au plafond diffusent la lumière. Au centre une piste de danse ovale de 50 m2 en marqueterie de chêne aux motifs de palissandre, d’acajou et de noyer.

Un Grill tout noir fait pendant à un Bar tout blanc. L’un est décoré d’une énorme plaque de fonte entourant le four, et que M. Hairon illustra de gravures d’animaux. Pour l’autre, une plaque en verre gravé décorée par M. Max Ingrand, prend pour sujet des bouteilles et des ceps.

Les annexes du grill — bar privé et salle à manger particulière — ont été ornées par M. Gernez.

Le Restaurant Grill pour les Passagers de Première Classe.

Le Restaurant Grill pour les Passagers de Première Classe. GGA Image ID # 126dc3ce23

Le Bar Privé

Le Bar Privé. GGA Image ID # 126df8a266

LE PONT PROMENADE

Les Passagers Jouent au Tennis de Table sur le Pont de la Promenade.

Les Passagers Jouent au Tennis de Table sur le Pont de la Promenade. GGA Image ID # 126e3a6546

Passagers se Détendant sur le Pont de la Promenade.

Passagers se Détendant sur le Pont de la Promenade. GGA Image ID # 126e8760b2

Pendant les quatre jours que dure la traversée, les sportifs n’ont pas à craindre de perdre leur ligne: le Pont Promenade étend ses kilomètres de promenade abritée — la piscine, située au pont D, au-dessous de la chapelle, offre à leurs ébats nautiques les 175 m3 de son eau verte.

Les passagers sur le Sundeck.

Les passagers sur le Sundeck. GGA Image ID # 126e964d9c

Le tennis leur donne un terrain aux dimensions réglementaires entre la deuxième et la troisième cheminée. Le sundeck partagé par des abris qui protègent du vent, permet de s’adonner aux jeux de pont, après la fatigue de la mécanothérapie.

Le Court de Tennis sur le Sundeck.

Le Court de Tennis sur le Sundeck. GGA Image ID # 126f0d4838

Citons encore le tir aux pigeons, le stand de tir, les nombreuses tables de Ping-Pong et les installations de golf.

LA PISCINE

La Piscine pour Passagers de Première Classe.

La Piscine pour Passagers de Première Classe. GGA Image ID # 126e8f7682

La Piscine mesure 25 mètres sur 6 mètres de large — ses parois sont revêtues de carreaux en grès émaillé blanc et bleuté. Une céramique de la Manufacture de Sèvres, exécutée sur les cartons de M. Menu, entoure de sa frise la galerie qui domine le bain. Des gradins permettent d’entrer progressivement dans l’eau verte, qu’un éclairage rend lumineuse, jusqu’à perdre pied dans la cuve profonde.

Le plafond est violemment illuminé par un élément de composition sculpturale, réalisé en bronze antique par M. Chauvin, et placée sur la plage où les baigneurs se retrouvent auprès du bar, élégant rendez-vous. Salle de mécanothérapie admirablement outillée, cabines, salles d’hydrothérapie et de massage, voisinent.

LE JARDIN D’HIVER

Le Jardin d'Hiver.

«Normandie» emporte un peu de la terre de France, de ses fleurs, de ses roses, de ses lys, dans cet admirable jardin confié aux soins vigilants de la maison de Vilmorin, qui s’ouvre en façade arrondie sur l’avant du navire, au-dessus du Pont Promenade.

Parterres, pergolas et serres vitrées au long des fenêtres, portent sans cesse les plus belles fleurs. Deux volières, pleines de jolis oiseaux, surmontent, au centre du jardin, des vasques où coulent des fontaines.

La statue de bronze martelé — une otarie — est de M. Lacroix.
Sur l’arrière de ce jardin d’hiver s’ouvrent deux salons réservés à la correspondance et à la lecture, ornés de panneaux représentant les tigres royaux, les éléphants sacrés de Hué, peints par Jouve et une scène champêtre de Jacovleff.

Le Salon de Lecture.

Le Salon de Lecture. GGA Image ID # 126f3cbf7b

Le Salon de Correspondance.

Le Salon de Correspondance. GGA Image ID # 126f8bad49

LES ENFANTS

La Salle deJeux des Enfants.

La Salle deJeux des Enfants. GGA Image ID # 126fb67275

Pour les tout petits une Nursery, d’un aspect particulièrement net, renferme tous les appareils nécessaires. A côté, se trouve la salle à manger conçue très pratiquement avec son buffet, par M. Philippot. Sur les parois vertes M. de Brunhoff a appliqué un gentil découpage d’éléphants. Une salle de jeux placée sous la cheminée avant offre aux enfants un théâtre de Guignol, un jeu de massacre, un manège.

La Salle à Manger pour les Enfants (M. PHILLIPOT,arch.).

La Salle à Manger pour les Enfants (M. PHILLIPOT,arch.). GGA Image ID # 126fdb2861

APPARTEMENTS ET CABINES

Un Appartement de Grand Luxe avec Terrasse: “DEAUVILLE”. Le salon (SUE, décorateur).

Un Appartement de Grand Luxe avec Terrasse: “DEAUVILLE”. Le salon (SUE, décorateur). GGA Image ID # 12703ad955

La Salle à Manger. Un Appartement de Grand Luxe avec Terrasse.

La Salle à Manger. Un Appartement de Grand Luxe avec Terrasse: “TROU VILLE”, (LELEU, décorateur). GGA Image ID # 12704a6a34

Le Salon. Un Appartement de Grand Luxe avec Terrasse

Le Salon. Un Appartement de Grand Luxe avec Terrasse: “TROU VILLE”, (LELEU, décorateur). GGA Image ID # 1270852e6d

Une Chambre. Un appartement de grand luxe: “ ROUEN ” (DOMIN, décorateur).

Une Chambre. Un appartement de grand luxe: “ ROUEN ” (DOMIN, décorateur). GGA Image ID # 1270f16898

Le Salon et la Salle à Manger. Un appartement de grand luxe: “ ROUEN ” (DOMIN, décorateur).

Le Salon et la Salle à Manger. Un appartement de grand luxe: “ ROUEN ” (DOMIN, décorateur). GGA Image ID # 12718532b3

La Chambre de “JUMIÈGES”, Appartement de Luxe (NELSON, décorateur).

La Chambre de “JUMIÈGES”, Appartement de Luxe (NELSON, décorateur). GGA Image ID # 1271a7df72

La Chambre de “DIEPPE” Appartement de Luxe. (PASCAUD, décorateur).

La Chambre de “DIEPPE” Appartement de Luxe. (PASCAUD, décorateur). GGA Image ID # 1271b3e1e2

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Une Cabine-Terrasse (PROUX, décorateur). GGA Image ID # 1271fe974e

Une Cabine Extérieure (DOMIN, décorateur).

Une Cabine Extérieure (DOMIN, décorateur). GGA Image ID # 127280e352

Une Cabine Intérieure (CHEVALIER, décorateur).

Une Cabine Intérieure (CHEVALIER, décorateur). GGA Image ID # 1272e97a9c

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